Le Phénomène / l’écart français (pourquoi nous ne voulons pas voir)
Alors que d’autres pays ouvrent le débat, la France détourne le regard. Héritage cartésien, peur du ridicule, verrouillage institutionnel : pourquoi ce refus obstiné ?
Face au Phénomène, chaque culture réagit à sa manière.
Aux États-Unis, on parle de sécurité nationale. Au Brésil, de contacts publics et assumés. Au Japon, de recherches scientifiques.
En France, le sujet reste une plaisanterie.
Ce n’est pas un hasard : c’est un écart culturel profond.
Un champ de répulsion culturelle
Depuis le XVIIe siècle, la France a bâti son identité intellectuelle sur un socle : le cartésianisme.
Raison claire, méthode scientifique, rejet des illusions.
Un héritage précieux, mais qui s’est rigidifié au point de créer une véritable zone interdite autour de tout ce qui ne rentre pas dans le cadre matérialiste, du mesurable et du reproductif. Nous avons fait du "matériel" une religion.
Le résultat : une répulsion culturelle qui transforme le mot “OVNI” en rire réflexe.
Celui qui osait en parler avant 2017 était  aussitôt renvoyé au rang d’illuminé.
L’effet du ridicule
Ce ridicule n’est pas anodin.
Il agit comme une arme sociale : il isole, il marginalise, il disqualifie.
Il permet d’éviter le débat, sans jamais avoir à l’argumenter.
Pendant ce temps, ailleurs, la question se normalise.
Et nous, nous restons figés, persuadés d’être “plus rationnels” alors que nous sommes simplement plus fermés.
Les institutions verrouillées
La France a pourtant un organisme unique en son genre : le GEIPAN (Groupe d’Études et d’Informations sur les Phénomènes Aérospatiaux Non identifiés), rattaché au CNES.
Mais ce groupe, au lieu d’ouvrir publiquement la voie à un grand débat, fonctionne comme une soupape : collecter, classer.
Un travail administratif, très utile certes, mais loin du rôle d’exploration, de questionnement et de diffusion qui serait nécessaire. Mais c'est doucement en train de changer.
Le risque du choc
Le problème, ce n’est pas seulement notre silence actuel.
C’est ce qui se passera le jour où le rideau tombera.
Car ce choc, ailleurs préparé par des années de débats et de fuites contrôlées, frappera ici une société qui n’aura pas de langage pour l’accueillir.
Et le choc d’un réel inconnu, lorsqu’il s’abat sur une culture sans mots pour le nommer, peut être violent.
Pourquoi écrire
C’est pour cela que j’écris.
Pour créer, à ma mesure, un langage, un espace de parole, une petite brèche dans ce champ de répulsion culturelle.
Pour mes amis d’abord, pour que nous ne soyons pas pris de court.
Pour que nous puissions, ensemble, apprivoiser le Phénomène avant qu’il ne s’impose de lui-même.
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