Le Phénomène / le verrou militaire (2018 et les brevets Pais)
En 2018, l’US Navy dépose une série de brevets signés Salvatore Pais. Ils décrivent des technologies dignes de science-fiction : réacteur à fusion compact, réduction de masse inertielle, supraconducteurs à température ambiante. Que faut-il y voir ?
Un an après le double choc de 2017 — ʻOumuamua et les révélations de l'US Navy — survient un autre signal, moins médiatisé mais tout aussi déstabilisant : le dépôt d’un brevet intitulé Plasma Compression Fusion Device.
L’inventeur officiel, Salvatore Pais, travaille pour la Navy.
L’assignee, c’est-à-dire le propriétaire légal, est le Secretary of the Navy.
Le document, disponible publiquement, décrit un réacteur à fusion compact de quelques mètres à peine, capable de produire de l’énergie à l’échelle de gigawatts, voire de térawatts.
Un langage de science-fiction
Le brevet parle de carburant quasi illimité (deutérium extrait de l’eau de mer), de champs magnétiques extrêmes générés non par des supraconducteurs géants, mais par des structures vibrantes en rotation rapide. Il évoque la possibilité de réduire la masse inertielle d’un objet, ou de créer un supraconducteur fonctionnant à température ambiante.
Bref : une feuille de route vers des technologies que nous associons habituellement aux récits de science-fiction… ou aux descriptions de véhicules OVNI/UAP.
Un verrou stratégique
Brevet ≠ preuve scientifique.
Un brevet ne garantit pas la faisabilité d’une invention, seulement qu’une institution en revendique la paternité intellectuelle.
Alors pourquoi l'US Navy prend-elle la peine de déposer un tel brevet, de le soutenir par des lettres internes, et de l’inscrire noir sur blanc comme propriété du gouvernement ?
Plusieurs hypothèses :
- soit il s’agit d’un coup de bluff stratégique, une manière de dissuader d’éventuels rivaux en laissant entendre que ces technologies sont en développement ;
 - soit le brevet est une couche de couverture pour des programmes déjà en cours, et ce texte public n’est que la pointe émergée de l’iceberg.
 
Dans les deux cas, ce geste installe un verrou narratif et juridique :
les concepts les plus extravagants sont désormais attachés, dans les archives officielles, au sceau de la Navy.
Il est aussi intéressant de noter que c'est la Navy, et pas l'armée de terre ou de l’air qui a déposé ces brevets : c’est la Navy, beaucoup plus que les autres branches, qui est la plus confrontée au Phénomène.
Un écho au phénomène
Ces brevets résonnent avec les témoignages des pilotes qui parlent d’objets sans signature thermique, capables d’accélérations foudroyantes, ou de manœuvres défiant la physique classique.
Ils résonnent aussi avec les récits de propulsion “exotiques” souvent associés au phénomène UAP.
Là encore, la France n’a rien dit. Ici, le sujet n’a quasiment pas existé.
Ailleurs, il alimente depuis 2019 des discussions stratégiques sur l’énergie, la défense, et l’avenir de la science.
Un second seuil
Si 2017 a ouvert le rideau médiatique, 2018 a verrouillé le langage technologique.
C’est le second seuil du Phénomène : non plus seulement l’étrangeté observée, mais son écho institutionnel dans la sphère militaire.
Et pour nous, simples citoyens, une question vertigineuse :
si ce n’est pas faisable, pourquoi le protéger ?
Et si ça l’est, que reste-t-il de notre monde d’avant ?
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