Le Phénomène : l'état de l'art (2023-2025)

Entre 2023 et 2025, le Phénomène OVNI a changé de statut. D’un sujet marginal, il est devenu un enjeu politique et scientifique, traversé par des témoignages sous serment, des révélations de lanceurs d’alerte, notamment sur la récupération et la rétro-ingénierie de vaisseaux récupérés.

Un basculement culturel

Entre 2023 et 2025, quelque chose s’est déplacé dans la manière dont nos sociétés abordent les OVNIs — ou les UAPs, selon le terme désormais en usage. Ce qui relevait hier du folklore, de la croyance marginale ou de la moquerie médiatique a gagné un statut d’objet politique, scientifique et culturel. Les auditions au Congrès américain, les témoignages sous serment d’anciens responsables du renseignement, les publications de laboratoires indépendants, tout cela a constitué une masse critique.

Le philosophe Jason Jorjani résume cette bascule aux Etats-Unis : « Le sujet n’appartient plus au désert du Nevada ni aux foires new age. Il a migré dans les zones de haute agence — là où se jouent la sécurité nationale, l’innovation technologique et les rapports de puissance. »

Le séisme Grusch

Le point d’inflexion a un nom : David Grusch. Ancien officier du renseignement américain, décoré pour ses services, il a choisi en 2023 de franchir le pas. Dans son témoignage sous serment, il a affirmé l’existence de programmes secrets de récupération d’engins non humains et de corps “biologiques”. L’inspecteur général du renseignement a jugé son dossier “urgent et crédible”.

Grusch raconte avoir recueilli les témoignages directs de plus de quarante personnes et constitué un dossier dépassant le millier de pages. Aux parlementaires qui l’ont interrogé, il a répété calmement : « Je sais de manière directe où ces programmes existent. Je ne peux pas vous dire ce que je sais dans cet espace public, mais je peux vous le transmettre dans une salle classifiée. »

Le problème, c’est justement cet accès aux salles classifiées (SCIF). Plusieurs élus américains, y compris ceux investis de l’autorité législative, se sont heurtés à une fin de non-recevoir. « Ce que nous voyons là, c’est l’État profond dans son expression la plus pure », a commenté le sénateur américain Marco Rubio, vice-président de la commission du renseignement.

Les preuves par faisceau

Cette affaire ne surgit pas dans le vide. Depuis deux décennies, une série d’indices convergents s’accumulent. Les vidéos infrarouges de la Navy, rendues publiques en 2017 puis authentifiées par le Pentagone, ont montré des objets capables d’accélérations et de manœuvres impossibles à reproduire par nos aéronefs. Les photographies historiques, comme celles de McMinnville en 1950 ou de Calvine en 1990, continuent d’être réexaminées à la lumière des techniques modernes d’analyse.

S’ajoutent à cela des recherches en laboratoire : Gary Nolan, immunologiste à Stanford, a publié des résultats d’analyse de matériaux supposés provenir de crashs, où la composition isotopique ne correspond à aucun processus connu de notre industrie. Il explique : 

« Quand vous voyez un rapport isotopique qui ne peut pas être reproduit par la métallurgie terrestre, vous êtes obligé de vous demander d’où ça vient. »

La logique, ici, n’est pas de trouver la preuve unique, mais d’accumuler des éléments indépendants qui, ensemble, forment un faisceau bayésien.
Comme le dit Hal Puthoff, physicien pionnier des recherches financées par la CIA et la DIA : 

"Nous n’avons peut-être pas la soucoupe posée sur la pelouse de la Maison Blanche, mais nous avons un corpus d’anomalies qui rend l’hypothèse d’une origine non humaine de plus en plus rationnelle".

Le fil nucléaire

Un autre élément frappe par sa régularité : le lien entre le phénomène et le nucléaire. Des témoignages militaires évoquent des intrusions récurrentes au-dessus de sites sensibles, des centrales civiles comme des silos à missiles. En France, le GEIPAN a documenté plusieurs cas autour de centrales dans les années 1980. Aux États-Unis, des officiers comme Robert Salas ont décrit comment, en 1967, dix missiles nucléaires de la base de Malmstrom s’étaient mystérieusement désactivés au moment où un objet lumineux planait au-dessus.

C'est un indice décisif :

Si vous cherchez de la répétabilité, regardez le nucléaire. Les témoins sont les plus filtrés qui soient — soumis à des contrôles psychologiques stricts. Ce ne sont pas des illuminés. Ce sont les hommes de confiance de la dissuasion.

La matrice du secret nucléaire

D'ailleurs, l’histoire du phénomène ne peut se comprendre sans revenir à l’héritage du Manhattan Project, le projet secret des Etats-Unis pour mettre au point la bombe nucléaire pendant la seconde guerre mondiale.
David Grusch, dans ses déclarations, a souvent insisté sur ce point : « Manhattan Project, they were kind of the first Blue Book ». Autrement dit, les mécanismes de secret mis en place pour la bombe atomique auraient servi de modèle à la gestion des crashs et récupérations d’engins non humains.

Il rappelle que la loi sur l’énergie atomique de 1954 (Atomic Energy Act) définit comme “spécial nuclear material” toute substance capable de libérer de l’énergie atomique. Les débris d’origine inconnue, dotés de signatures isotopiques anormales, se trouvent ainsi automatiquement classifiés au même niveau que les armes nucléaires. « It’s kind of a sneaky way, isn’t it? » commente Grusch, soulignant le caractère quasi indéboulonnable de ce secret.

Le rôle d’Oppenheimer apparaît central : « Oppenheimer was the one who created the classification that included the UFO stuff ». Les règles de confidentialité établies par le père de la bombe auraient donc englobé, dès l’origine, la question des OVNIs, piégeant le phénomène dans un cadre conçu pour protéger l’arme absolue.
Le Department of Atomic Energy (et non le Department of.Defence) serait ainsi le vrai gardien historique du secret.

À cette trame s’ajoute la figure de Robert Sarbacher, physicien proche des cercles d’Edward Teller et Curtis LeMay, conseiller du Pentagone. Son nom revient souvent dans les récits reliant programmes nucléaires et recherches sur des propulsions exotiques. Des témoins l’ont vu circuler avec Townsend Brown, pionnier des recherches sur l’électrogravité, symbole d’un entrelacs discret entre le nucléaire et l’“ingénierie exotique” .

Ainsi, ce que révèle l’arc Grusch–Oppenheimer–Sarbacher, c’est que le cœur du secret OVNI n’est pas périphérique mais enchâssé dans la gouvernance nucléaire elle-même. Une même matrice de pouvoir, née à Los Alamos en 1945, couvre à la fois l’arme la plus destructrice inventée par l’homme et des technologies héritées d’ailleurs.

La querelle des mots

Pendant ce temps, un autre glissement s’opère : celui du vocabulaire. Le Pentagone préfère désormais parler de “UAP” — Unidentified Anomalous Phenomena.
Ce terme, plus vague, englobe aussi bien un ballon météo qu’une lueur inexpliquée. En France officiellement c'est pareil, on est passé d'OVNI (Objets volants non identifiés) à PAN (Phénomènes Aérospatiaux Non-identifiés)
Certains mettent en gardent : "UFO ou OVNI, c'est est un terme net, infalsifiable. UAP/PAN est une zone grise où tout peut être classé. Ce n’est pas anodin. Les mots redessinent la carte du réel".

Réel et psyop

Face à cette montée en puissance, une objection revient sans cesse : et si tout cela n’était qu’une gigantesque opération psychologique, une psyop destinée à manipuler l’opinion ou à masquer des programmes militaires secrets ? L’histoire de l’ufologie regorge d’exemples où la désinformation a été délibérément utilisée — l’affaire Bennewitz en est un cas d’école.
Mais réel et psyop ne s’excluent pas. Plus un phénomène est difficile à cadrer, plus il attire les opérations d’influence. Mais croire que toute la planète, des Russes aux Américains en passant par les Français et les Japonais, participerait à un même théâtre, c’est absurde, et aujourd'hui tout le monde est d'accord là-dessus.

La géopolitique du secret

Le verrou reste pourtant solide. Les tentatives du Congrès américain d’imposer une divulgation plus transparente — via le Schumer Amendment ou les clauses de la loi de finances de la défense — se sont heurtées à un refus catégorique des agences. La logique est implacable : si des technologies non humaines sont bien en possession de programmes secrets, elles constituent l’arme ultime, et donc le secret le mieux gardé.

« Dans l’histoire américaine, aucun système d’armement stratégique n’a jamais été déclassifié tant qu’il offrait un avantage militaire. Pourquoi en irait-il autrement pour un engin qui viole les lois de la physique ? » demande Jorjani.

L'entre-deux paradoxal


Nous voici donc dans un entre-deux paradoxal. Trop d’éléments convergent pour que l’on puisse balayer la question d’un revers de main. Trop de secret subsiste pour que nous puissions espérer voir demain une soucoupe exposée dans un hangar public.

Ce qui se dessine, c’est une divulgation graduelle, gérée tant bien que mal par les États au courant, poussée par les lanceurs d'alerte, avec une habitude progressive imposée aux sociétés humaines. Dans ce schéma, les intelligences non humaines ne sont pas révélées d’un coup, mais insinuées lentement dans nos représentations. Comme le dit Jorjani : « Ce n’est pas un contact, c’est une accoutumance".

Et si la Phénomène se révélait lui-même ?

Jusqu’ici, l’hypothèse implicite est que la vérité viendrait d’en haut — d’un président, d’un Congrès, d’un “Snowden des OVNIs”. Mais une autre lecture est possible : que la révélation soit orchestrée non pas par les institutions humaines, mais par le phénomène lui-même.

Les recherches de Michael Vaillant, consultant du GEIPAN, ont mis en évidence un ordre caché dans les vagues d’observations. Loin d’être aléatoires, elles obéiraient à une équation précise, doublant les intervalles comme une courbe d’apprentissage optimisée. « La meilleure méthode pour apprendre n’est pas la répétition immédiate, mais l’espacement progressif. Ce que nous observons dans les vagues d’OVNIs ressemble exactement à cela, mais à l’échelle d’une civilisation entière ».

Selon Vaillant, il s’agirait d’un programme pédagogique planétaire, une “leçon” répétée par intervalles croissants, destinée à faire entrer l’idée d’intelligences non humaines dans la conscience collective. Les données spatiales confirment cette logique : corrélations fortes avec les sites nucléaires et les zones polluées, comme si le phénomène se plaçait volontairement là où nos vulnérabilités sont les plus criantes.

La conclusion de son enquête est vertigineuse :« L’objectif n’est pas de convaincre d’un coup, mais d’accoutumer lentement, jusqu'à la fin de l'apprentissage. » Si l’on suit cette hypothèse, l’horizon d’une nouvelle vague serait situé autour de 2035 — moment où l’apprentissage atteindrait son terme.

Voir l'interview de Michel Vaillant (Youtube, 1h20)

Dès lors, la vraie question devient : la révélation viendra-t-elle d’un document déclassifié, des débats entre celles et ceux qui voient et en parlent, ou bien du phénomène lui-même, se manifestant dans un présent commun, sous nos yeux, au moment choisi ?


Résumé

En quelques années, la question des UAP est passée du déni systématique à une reconnaissance implicite au plus haut niveau.
De 2017 à 2025, nous avons vu s’aligner trois éléments décisifs : la mise en lumière d’événements militaires irréfutables, l’apparition de lanceurs d’alerte issus du cœur du complexe sécuritaire, et la remontée progressive d’un héritage de secrets qui remonte au Manhattan Project.
Ce faisceau ne peut plus être balayé comme simple folklore : il trace la carte d’un changement de paradigme.

L’horizon qui s’ouvre est donc double :
– d’un côté, une lente acculturation des sociétés humaines à l’idée que nous ne sommes pas seuls, soigneusement encadrée par le politique et les médias ;
– de l’autre, la possibilité que la révélation ne suive pas ce calendrier contrôlé, mais advienne de manière brute, que ce soit par les fuites continues venues de la base… ou par une manifestation directe des intelligences elles-mêmes.


Le Phénomène - OVNIs et conscience